Jesse Hugues, leader du groupe Eagles of Death Metal qui se produisait au Bataclan le 13 novembre, est certain d’avoir été “chargé par Dieu” de revenir à Paris et de jouer pour “ses amis”, tombés sous les balles des terroristes. Il a également indiqué qu’il portait “maintenant” “toujours un flingue” sur lui, dans un entretien à l’AFP.

Le chanteur d'Eagles of Death Metal, Jesse Hugues.

Le chanteur d’Eagles of Death Metal, Jesse Hugues. (Reuters)

Il doit se produire mardi à l’Olympia. Avant ce concert, le leader des Eagles of Death Metal s’est confié à l’AFP à Stockholm. “J’ai le sentiment que nous avons été choisis par les circonstances (…), pour le meilleur et pour le pire. Je le prends comme une responsabilité. C’est Dieu qui m’en a chargé”, trois mois jour pour jour après la tuerie.

“EODM” remontait sur scène samedi soir dans la capitale suédoise, avant Oslo dimanche puis Paris mardi, premières dates de ce “Nos Amis Tour”. Jamais la salle de concert Debaser, au coeur de Stockholm, n’avait connu un tel dispositif de sécurité: des chiens parcourent les étages à la recherche d’éventuels explosifs, des policiers en civil sont postés dans la salle, la fouille au corps est obligatoire à l’entrée.

“Je ne suis pas un cowboy, mais je veux être prêt”

“Je porte toujours un flingue sur moi maintenant aux Etats-Unis (…). Je ne suis pas un cowboy, mais je veux être prêt”, lâche Jesse Hugues, militant de la National Rifle Association (NRA), le lobby des armes outre-atlantique. Et d’ajouter aussitôt: “Personne ne m’empêchera d’être celui que je suis (…) mais je ne me laisse pas envahir par la haine”.

Les “EODM” avaient annulé leur tournée européenne après cette attaque mais avaient déclaré peu après qu’ils voulaient être “le premier groupe à jouer au Bataclan quand il rouvrirait”, ce qui ne devrait pas arriver avant la fin de l’année, au plus tôt. “Nous avons besoin de revenir dans ce lieu, sans peur”, assure Jesse Hugues.

Apparition avec U2

Les Eagles of Death Metal sont brièvement réapparus à Paris en décembre aux côtés de U2 lors d’un concert du groupe irlandais à la salle de Bercy, mais cette tournée constitue leur véritable retour. “Ce sont nos amis qui ont été attaqués et qui ont péri. Cette tournée doit avoir un sens, pour que nous puissions tourner la page et redevenir un groupe de musique ordinaire”.

Chemise à gros carreaux rouge et blanc, veste de cuir, lunettes à verres roses, Jesse Hugues raconte encore la soirée du 13 novembre, ne s’interrompant que pour sécher ses larmes ou allumer une cigarette. “Il y avait plusieurs policiers dans le public, et tu sais, j’adore les flics, et l’un d’eux s’est jeté pour arrêter une balle et il ne marchera plus. Je vais passer autant de temps que possible à ses côtés”, assure le musicien qui se dit “fervent catholique”.

A Paris, il ira aussi voir de jeunes rescapés de la tragédie, ces “gamins blessés, complètement bousillés physiquement”. “Si le fait que je vienne les voir peut les aider, alors c’est génial, il n’y a rien de plus important dans ma vie”.

leJDD.fr