Les armes de guerre, dont la kalachnikov utilisée mercredi pour tuer un homme de 25 ans à Marseille, se sont banalisées en quelques années en France, armant aussi bien les petits voyous que le grand banditisme, notamment en raison de leur faible coût.
Le prix d’une kalachnikov sur le marché noir, oscille entre «500 € pour une arme de mauvaise qualité» et de « 1 000 à 2000 € » pour une arme venue de l’ex-Yougoslavie, selon un spécialiste.
«C’est devenu tellement facile de s’en procurer que les voyous les utilisent facilement», raconte une source policière.
Selon une source proche du renseignement français, le marché français est alimenté par «de petits trafics – une dizaine d’armes maximum à chaque fois – qui viennent encore principalement de l’ex-Yougoslavie, cachées dans des poids lourds ou des autocars, via l’Italie».
Depuis de nombreuses années, spécialistes et responsables policiers tirent la sonnette d’alarme, évoquant «une prolifération anarchique» de ces armes de guerre, notamment dans les cités. Selonles experts en criminologie , près de 15 000 armes de guerre de type kalachnikov circuleraient dans les banlieues françaises, contre 3 à 7 millions d’armes qui se trouveraient illégalement en France.
Les armes de guerre ont remplacé les fusils de chasse
Ces armes peuvent être «mutualisées» pour un quartier, servant à différentes équipes, pour des faits allant de l’attaque de fourgon au simple règlement de compte personnel.
«Avant, un voyou se servait d’un fusil de chasse pour régler ses problèmes personnels. Là, comme il peut avoir une kalach’ sous la main, eh bien il s’en sert parce qu’il est refusé en boîte de nuit, et ça fait beaucoup plus de dégâts», explique un spécialiste, pour qui la cartographie des armes de guerre épouse celle du trafic de drogue.
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls avait affirmé début juillet après une fusillade à la kalachnikov à Lille – où deux personnes avaient été tuées devant une discothèque – que la lutte «sans relâche contre le trafic et la détention illégale de telles armes», constituait «une des priorités de son action».
L’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant avait déclaré en février 2012 que près de 3 500 armes avaient été saisies en 2011, «une goutte d’eau dans un océan bien vaste», selon un spécialiste.
La Dépêche