Cette situation est inadmissible : d’un côté parce que nos policiers sont sous-formés, et sont obligés de s’entraîner dans des stands de tir sportif (ce qui montre bien que les stands “sportifs” sont détournés dans le but de pratiquer du tir de riposte), et de l’autre parce qu’on interdit à des tireurs civils bien plus entraînés de porter une arme qu’ils ont déjà le droit de transporter… c’est à ne rien comprendre.

L’ARPAC

 


 

Une situation qui a des conséquences évidentes sur le travail journalier des agents mais également sur leur formation. « Cela fait six ou sept ans que je n’ai pas été formé aux gestes et techniques professionnels en intervention (GTPI). Je ne sais même plus si c’est toujours l’appellation en vigueur… J’ai honte », regrette Olivier. « Il est déjà arrivé que des collègues refusent de faire les premières constatations sur le lieu d’un cambriolage car ils ne s’en sentaient pas capables. C’est pourtant la base ! » fustige le quadragénaire.

GTPI : 

Derrière ces quatre lettres se cachent pourtant des manœuvres clés du métier de policier: les Gestes et techniques professionnels en intervention (comment menotter ? comment éviter un couteau ?…)

« Dans certains commissariats, des heures dédiées au sport sont prévues. À Reims, pour maintenir ses capacités physiques il faut s’inscrire dans un club de sport… voire même dans un stand de tir », reprend Olivier. Un comble quand tous les policiers portent à la ceinture une arme de poing. Tous les agents doivent effectuer chaque année trois ‘tirs’(un ‘tir’ équivaut à trente cartouches). Un « minimum » restreint un peu plus par les conditions de formation. « Les trois tirs se font parfois en urgence sur les deux derniers mois de l’année. Il y a rarement plus de trois tirs par manque de munitions. »

« Avoir une arme c’est bien, savoir s’en servir c’est mieux », martèle Olivier. Avec les attentats, deux gardes armés d’un pistolet-mitrailleur sont postés à l’entrée. «À Reims, la moitié des policiers ne sont pas habilités à se servir de cette arme. Du coup, ce sont toujours les mêmes qui surveillent le poste. Cette situation joue sur le moral des hommes. » Les habilitations durent en moyenne quelques années et sont gérées par la hiérarchie. Pour les renouveler, il faut se former…

Une organisation dommageable car ces sessions de formation sont aussi l’occasion de revoir des points de législation, notamment en matière de légitime défense. Un point plus qu’épineux.

 

La suite ici